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Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

L'UNION AFRICAINE (U.A.) ET LES NECESSAIRES REFORMES!

 


L’Union Africaine (U.A.) lors de sa dernière session à Adis Abeba a procédé au renouvellement du poste de président de l’institution.

C’est le Président lybien, Mouanmar Khadafi, qui assurait cette charge depuis un an maintenant. Son élection à ce poste avait soulevé pas mal de réticences vu le passé tumultueux du personnage.

D’aucuns avait alors émis l’idée de la suppression d’une règle, non écrite, de présidence tournante qui régit l’organisation depuis la création de l’O.U.A. (Organisation de l’Unité Africaine) en 1963.

D’autres militaient pour le maintien de cette disposition quitte à avoir des présidents qui rendront l’institution moins visible et présente.

Bien que n’ayant pas beaucoup de sympathie pour Monsieur Kadafi et redoutant ce qui pourrait se passer durant son mandat, j’ai pensé qu’il fallait lui laisser la chance sinon de faire amende honorable mais tout au moins de montrer sa capacité à rassembler et faire progresser l’UA.

Le président sortant a voulu rempiler pour un second mandat estimant, comme Monsieur Mamadou Tandja au Niger, qu’il n’a pas eu assez de temps pour mener à bien son mandat. Encore que ce dernier peut se targuer d’avoir un bilan économique positif à la tête de son pays.

 

Mr. Kadafi avait un credo qui était de faire avancer la cause du projet des Etats unis d’Afrique.

A l’heure du bilan, que retenir de son exercice ?

Mr. Kadafi s’est autoproclamé « roi des rois d’Afrique » avec une cour constituée de chefs coutumiers Africains. Il a mis en branle sa diplomatie au service de son image personnelle alors que l’Afrique traversait l’une des plus grandes crises que le monde ait connue depuis 1929.

Pour ce qui est du combat pour les avancées démocratiques sur le continent et contre les moyens d’accès non constitutionnels au pouvoir suprême, le Président de l’UA n’aura pas milité pour cette cause.

En effet en Mauritanie, appelé pour faire une médiation entre le Général Ould Abdoul Aziz, et les forces opposées au coup d’Etat, il a pris fait et cause pour ce dernier qui a fini par se faire élire comme prévu et a retrouvé le concert des nations respectables.

Au Niger, l’on a assisté au même scénario en cautionnant les manipulations constitutionnelles opérées par Mr Mamadou Tandja pour tout d’abord, prolonger son mandat de trois ans, ensuite pour faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandat.

Dans le conflit malgache, le président en exercice de l’UA était considéré comme l’un des meilleurs soutiens de Mr Rajoelina et par conséquent contre une sortie de crise honorable telle que préconisée par les pays membres de l’organisation soue régionale, la SAEDEC.

Dans les soubresauts politiques ayant secoué la Guinée depuis le coup d’Etat du 23 décembre 2008 suivi des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom et la médiation africaine assurée par le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mr Kadafi s’est proposé comme médiateur alors même qu’une première était en cours, avant de condamner les sanctions internationales, contre la junte et les membres du gouvernement, comme une immixtion dans les affaires intérieures de ce pays.

Les forces vives guinéennes (opposition) heureusement ne se sont pas laissées prendre au piège.

Comme vous pouvez le constater, Mr Kadafi a été de tous les combats contre les avancées démocratiques sur le continent durant son mandat.

Pouvait-il en être autrement de la part de quelqu’un qui a accédé au pouvoir par un coup d’Etat en 1969 et qui depuis lors s’y maintient et qui a une sainte horreur de la démocratie et de l’une de ses manifestations qui est l’alternance au pouvoir ?

Les Présidents africains, ses pairs, ont non seulement résisté aux sirènes lybiennes, malgré les mesures financières agitées, mais aussi ont maintenu le principe de la rotation de la présidence, le tour revenant à un pays membre de la saedec.

 

C’est ainsi que le Président du Malawi, Mr. Bingu Wa Mutarika, a été choisi per ses pairs comme nouveau président en exercice de l’UA.

C’est le premier magistrat de l’un des pays africains les plus en pointe dans le processus démocratique sur le continent et qui ne fait pas trop de vague et pour lequel la bonne gouvernance n’est pas qu’un vain mot.

Aussitôt élu, il a annoncé que durant son mandat, il ferait de la lutte contre les fossoyeurs de la démocratie et de l’autosuffisance alimentaire son cheval de bataille.

Pour ce qui est de la transgression des normes il faut constater une dissonance entre celle de la CEDEAO et celle de l’UA. En effet l’Union Africaine permet une modification constitutionnelle, six mois avant une élection, alors que la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’ouest ne le tolère pas.

 

En nous projetant dans le futur, et pour éviter que des blocages ne puissent se reproduire dans le fonctionnement de l’UA, une réforme du mode d’accès à la présidence doit être adoptée.

En effet, pour ne pas que l’union puisse être présidée par une personne susceptible de porter ombrage à ses idéaux et du simple fait de la rotation, cette règle devrait être supprimée.

Le président de l’UA devrait être désigné par ses pairs, lors d’une élection transparente, pour porter le flambeau de l’organisation continentale. Cela donnerait de la crédibilité, lisibilité et visibilité à ses actions.

 

Aboubacar Fofana

Président du Club DLG

(Demain La Guinée).

Email : aboufof2@yahoo.fr

Blog : www.prospectives.over-blog.net

 

Paris le 7 février 2010.

 

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