La condition des Noirs à travers les dernières actualités, aux Etats Unis et dans le monde !

Depuis le contact de l’Afrique Sub-Saharienne avec d’autres civilisations nous avons assisté à une entreprise de déshumanisation systématique de l’homme noir par les conquérants Arabo Musulmans d’abord (12^ème siècle) et par les occidentaux (Portugal, Angleterre, France et Allemagne (16^ème siècle) ensuite. Les uns dans le but d’une conquête religieuse pendant que d’autres étaient déjà à la recherche, d’une part de forces de travail, dans le cadre d’un commerce triangulaire pour leurs colonies du continent américain et d’autre part de futurs débouchés commerciaux.

Malgré une présence de quatre siècles en Amérique, certains africains américains ont été systématiquement décimés dans certains pays de ce continent pour laisser place à une population monocolore, notamment dans le sud du continent américain

Aux Etats Unis d’Amérique, les Africains Américains, en plein vingt et unième siècle, malgré les grands mouvements anti ségrégationnistes du début des années soixante, notamment avec les Blacks Panthers et la lutte menée par le Pasteur Martin Luther King, les avancées obtenues dans le domaine des droits civiques, sont toujours à la traine et considérés comme des citoyens de seconde zone en dépit du fait qu’avec un pourcentage de treize pour cent (13%) ils constituent la deuxième composante de la population en nombre.

Ainsi ils sont l’objet de traitements inhumains et dégradants conduisant quelques fois à mort d’homme de la part de policiers lors d’arrestations musclées.

C’est le cas de Georges Floyd, le 25 mai dernier 2020. Avant lui il y a eu, Ahmaud Arbery, et beaucoup d’autres, dont il serait fastidieux de dresser une liste. Avant cela se passait en catimini, sans publicité, jusqu’au cas de Rodney King, le 17 mai 2012.

Ce qui a changé depuis une dizaine d’années, ces crimes ne se passent plus nuitamment. Grâce à la vigilance et à la démocratisation du téléphone portable, n’importe quel citoyen peut saisir ces moments grâce à une caméra mobile et en faire une preuve des exactions commises.

L’assassinat de Georges Floyd a ému la terre entière, des confins de la Palestine au Tibet, de l’Afrique à l’Asie, et la vidéo est devenue Virale, avec des images insoutenables d’un homme appelant à l’aide et criant qu’il ne peut plus respirer, en suppliant les quatre policiers qui pesaient de tout leur poids sur son corps et dont l’un d’entre eux appuyait impitoyablement son genou sur son coup jusqu’à sa mort, durant huit minutes 46 secondes d’agonie.

L’Amérique a connu à travers la plupart de ses Etats, des manifestations d’une ampleur jamais vue depuis les émeutes ayant suivies l’assassinat du Pasteur M. L. King, le 4 avril 1968

Cette image insupportable n’est pas sans rappeler les conditions de la mort de Adama Traoré en France en 2016 dans les locaux de la gendarmerie d’une Banlieue de la Périphérie de Paris, par la même méthode. Le mercredi dernier il y eut un rassemblement interdit de près de vingt mille personnes réclamant la justice pour ce Franco Malien et pour que cesse le contrôle au faciès et les traitements de la part de la Police, dont sont victimes les Noirs et les Arabes en France.

On peut aussi faire remarquer que, comparaison n’est pas raison, les deux situations, entre la France et les états Unis, sont dissemblables.

En Chine, durant la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, dans la Province de Canton, nous avons vu des chinois s’en prendre ouvertement à des Africains victimes de stigmatisation, dans leur quartier de résidence surnommé « Little Africa » et en délogeant certains de leurs hôtels, au motif qu’ils propageaient le Coronavirus, alors que tout le monde a suivi le début de cette pandémie à Hunan en fin 2019. Ces noirs africains sont pour la plupart des résidents dont certains depuis une décennie, des Etudiants et des Commerçants venus s’approvisionner en marchandises diverses dans cette Usine du Monde qu’est devenu la Chine.

Les Représentants diplomatiques de la Chine ont été convoqués aussi bien au niveau de l’Union Africaine (U.A) à Addis Abeba, qu’au niveau de la CDEAO et dans beaucoup de pays africains dont les ressortissants ont subi des humiliations et vexations dans ce pays.

Il s’est néanmoins trouvé des diplomates africains pour trouver des circonstances atténuantes aux actes posés par des citoyens chinois contre des africains dans ce pays.

On serait tenté d’en rire, n’eût été le drame humain que cela constitue, car nous savons les manquements quotidiens et les répressions, avec des tirs à balles réelles sur des populations dans l’exercice de leurs droits constitutionnels comme celui de manifester. Ces interventions musclées conduisent souvent à des morts et leurs auteurs profitent d’une impunité garantie. Comme s’il y avait une répartition des rôles.

Malgré ce qu’on peut reprocher aux pays occidentaux en général et à l’Amérique en particulier, les plaintes, malgré les couacs et le retard accumulé ainsi que et le manque de bonne volonté de certaines autorités locales, finissent par aboutir et des sanctions finissent par tomber.

La question qui me taraude l’esprit est celle de se demander pourquoi l’homme noir, de tout temps et sous tous les cieux, est victime d’exactions en tout genre du simple fait de sa couleur de peau et pourquoi cela perdure encore de nos jours ?

Que cela soit fait par autrui, dans une logique de subordination et/ou de soumission, aux noirs peut se comprendre dans un rapport de force.

Mais le fait que ces actes ignobles soient perpétrés par des africains à l’encontre d’autres africains ne peut être toléré et renvoie une image qui déshonore toute la communauté noire partout.

Comment voulez vous que d’autres vous respectent quand dans le même temps ils voient comment vous êtes traités par vos concitoyens et par vos autorités ?

Le jour que les autorités des différents pays africains comprendront que le respect des textes de loi et du citoyen doit sous tendre toute action publique de leur part et qu’elles se doivent de commencer à appliquer cela à eux-mêmes avant de l’exiger des autres, l’Afrique et les Africains seront traités comme cela se doit.

Le respect ne se quémande pas, il s’impose de lui-même !

Aboubacar Fofana