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Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

Coups d'Etat et changements de pouvor en Afrique: Le cas Malgache

 

Il nous semble nécessaire et avant toute chose de savoir ce que c’est qu’un coup d’Etat pour la bonne compréhension de la suite.

En effet ce terme est souvent utilisé à tort et à travers dès que ce produit un changement de pouvoir qu’il soit militaire ou civil comme c’est le cas actuellement à Madagascar.

 

D’après l’encyclopédie en ligne Wikipédia, « un coup d’État ou un putsch est un changement de pouvoir soudain, imposé par surprise, par une minorité utilisant la force. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire et massive. Par exemple, la Révolution iranienne est une révolution populaire, alors que la dictature des colonels en Grèce est la conséquence d'un coup d'État. »

 

Il s’agit généralement d’une prise du pouvoir par des voies illégales, avec le soutien de l'armée.

 

Par exemple, lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, n’ayant pu obtenir le vote d’une révision constitutionnelle pour proroger son mandat, dissout l’Assemblée le 2 décembre 1851 alors que la constitution de 1848 ne permet pas la dissolution, il commet évidemment un coup d’Etat.


Une insurrection est un soulèvement armé ou une révolte contre le pouvoir en place. Les personnes agissant durant une insurrection sont des insurgés. Ce fut le cas en 2007 en Guinée après la nomination de Monsieur Eugène Camara au poste de premier ministre.


Partant de ce qui précède, doit-on parler de coup d’Etat ou d’insurrection populaire à Madagascar ? la question reste posée.


Notons néanmoins quelques spécificités de la grande île. En effet c’est la troisième fois que l’on assiste à un changement de pouvoir non constitutionnel dans ce pays.

Il y eût d’abord 1972 avec le coup d’Etat perpétré par des militaires avec à leur tête Monsieur Didier Ratsiraka.

Ensuite en 2002, suite au premier tour d’une élection opposant ce dernier à Monsieur Marc Ravalomanana, ce dernier s’autoproclama vainqueur sans qu’il y ait eu un deuxième tour de scrutin.

Enfin ce 18 mars 2009, Monsieur Andry Rajoelina vient à son tour de s’autoproclamer Président de l’île pour une période transitoire de deux ans.


Nous pouvons sans ambages dire que ce dernier est le ‘clone’ politique de son adversaire. En effet, ils viennent tous les deux du monde des affaires, ont utilisé la mairie de Tananarive comme tremplin pour leurs ambitions personnelles et
paralysé la vie politique et économique de la péninsule durant des mois par des mouvements populaires.


L’élève Rajoelina a bien assimilé la leçon qui vient de payer une seconde fois.


Remarquons aussi que M. Ravalomanana a voulu inciter à un coup d’Etat en remettant tous ses pouvoirs à un directoire militaire. Cela n’est prévu nulle part dans la constitution malgache. Ce dernier après bien des soubresauts, et dans un élan de sagesse, a remis les pleins pouvoirs à A. Rajoelina.


L’Armée malgache reste donc républicaine et toujours du côté du mouvement populaire comme en 2002 malgré les tirs à
balles réelles sur des manifestants le 7 février 2009.


La Haute cour constitutionnelle
malgache vient de valider le fait accompli en déclarant officiellement Andry ‘TGV’ comme le président de la république.


L’Union Africaine, à son tour, a pris acte de la situation qui prévaut dans le pays après que son envoyé spécial ait échoué dans sa médiation entre les adversaires d’hier.


La question qui s’impose à présent, c’est de savoir si le fait d’être élu régulièrement et démocratiquement est une condition nécessaire et suffisante pour se maintenir au pouvoir malgré une impopularité manifeste et faire ce que l’on veut ?


Il faut savoir tirer les conséquences d’un mouvement en temps et en heure.

Les organisations sous régionales (Cedeao, Cemac, SADC) et l’Union Africaine doivent se  pencher sur cette nouvelle donne et mettre beaucoup plus l’accent sur les moyens de prévenir les conflits et non pas attendre qu’ils se produisent pour essayer de jouer les pompiers pour les éteindre. Il faudrait donc agir avant et non pas réagir aux évènements.


Un système d’alertes pourrait être établi prévenant de l’imminence de conflits et permettant une intervention en temps opportun
.

 



Aboubacar Fofana
Economiste 

Président du Club DLG.

 

 

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