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Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

Politique : Cellou Dalein Diallo met en garde !

Politique : Cellou Dalein Diallo met en garde :
posté le 30 décembre à 3h41 | mis à jour le 30 décembre à 10h34 | affiché 4621 fois
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"Que ceux qui considèrent que l’organisation des manifestations pacifiques autorisées par la constitution sont des provocations ou des sources d’affrontements, qu'ils se lèvent pour demander au gouvernement et à la CENI de respecter les règles et les procédures". Telle est la mise en garde de Cellou Dalein Diallo, visiblement sur ses nerfs, au cours d'un grand rassemblement avec ses partisans ce samedi au siège de son parti en présence de ses pairs de l'opposition, a-t-on constaté sur place.

« Permettez-moi, au cours de notre tournée, nous avons constaté qu'il y a feu dans la demeure. Au niveau de la CENI, ce qui s'y passe est inacceptable. Nous avons fait beaucoup de concessions pour qu’on aille aux élections législatives. Malheureusement, nous n'avons pas obtenu la CENI que nous revendiquions. Parce que nous voulions une CENI paritaire, mais hélas, on a donné 12 commissaires à la mouvance pour un départ et dix à l'opposition. Malgré tout, nous avons accepté. Pourtant, les dispositions de la loi n’étaient pas bonnes. Vous connaissez la façon par laquelle le nouveau président de la CENI a été élu. Nous avons dit que nous savons qu'il a des affinités avec Mr Alpha Condé mais qu'on le jugerait sur les actes.

"Les actes du président de la CENI commandent de notre part plus de fermeté"

Aujourd’hui, les actes que le président de la CENI est en train de poser, commandent de notre part, de prendre des dispositions fermes et responsables. Il a accumulé les fautes. Apparemment, il a dissimulé le rapport de la francophonie qui, n’est pas du tout favorable à Waymark. On l'a dénoncé. Cela aurait suffi, si c'était confirmé, pour demander son départ, parce qu’il est le garant de la transparence du processus électoral. Ce refus de publier un document établi qui visait à corriger les 21 recommandations qui avaient été formulées est un délit pour un président de la CENI. C'est le même exercice que s'était livré Mr Loucény Camara avec le rapport du PNUD. Non seulement, il avait dissimulé le rapport mais il avait déployé le matériel.

La deuxième faute, il a décliné à la télévision nationale un chronogramme qui n’est pas adopté par l’instance compétente de la CENI. Tous les commissaires l'ont appris à la télévision. Il a communiqué le chronogramme à l'Union Européenne, qui avait besoin de décaisser le dixième FED, avec une certaine complicité de l'Union Européenne. Ils ont trompé l'union Européenne. Mais en le disant ainsi, on a tendance à faire croire que l'opposition est contre le dixième FED. Il ne faut pas mélanger les choses. En Guinée, on est spécialiste (...). Est-ce normal de la part du président de la CENI a-t-il le droit de décliner un chronogramme à l'opinion nationale et internationale, à lui tout seul, sans se référer aux commissaires, sans adopter le document par la séance plénière ? Ceci est une faute très grave.

Aujourd'hui, nous attendions que des missions aillent à l'intérieur du pays pour procéder à la recomposition des démembrements. Je prends la préfecture de Mamou. Le préfet a adressé aux partis politiques de la mouvance et de l'opposition, un courrier du ministère de l'administration daté du 26 novembre 2012, demandant le nom de leurs délégués devant siéger au sein des démembrements de la CENI. Il dit que leur réponse est attendue le 28 courant. Or, c'est le même jour que les partis ont reçu son courrier. Donc, c'est à la minute qu'il faut réagir (...).

"Nous lançons au gouvernement pour qu’il respecte l’opposition"

Dans cette situation, il y a une crise à la CENI. Je voudrais lancer un appel au gouvernement pour qu’il respecte l’opposition. Nous avons revendiqué au cours du dialogue pour que les démembrements de la CENI soient recomposés. Cette précipitation n’a qu’un seul objectif, c'est celui de fournir la lettre le 28 pour demander la réponse le jour-même.

Il faut que ça soit clair, nous n’allons pas accepter ce qui est en train de se passer à la CENI. Nous pensions que nous aurions, par le dialogue, arrivé à organiser des élections paisibles. Mais le gouvernement ne veut pas. Il instruit à M. Bakary Fofana, qui lui obéit de prendre seul des décisions. Il prend seul la décision de diffuser un chronogramme non adopté par l'instance suprême. Et il nous transmet ce chronogramme maintenant, il y a trois à quatre jours, sans parler à aucun commissaire de la CENI. La question de Waymark n’est pas résolue. Hier, ils les ont convoqués pour procéder, dit-on, au transfert des données de la Sagem à Waymark, parce que pour eux cela est réglé.

"Nous mettons le gouvernement et la CENI en garde. Nous serons obligé de reprendre la rue"

Nous les mettons en garde, parce qu’il n’est pas question pour nous d’accepter d’aller à la révision avec Waymark. Alors que le rapport de la francophonie n’est même pas retrouvé, ils ont dit que Sabary et Waymarck, avec certains commissaires de la CENI, y compris des gens désignés par nous, d'aller procéder à ce transfert. Heureusement, que nos représentants ont dit non.

Alors, il faut que vous soyez sûrs qu’on n’obtiendra rien de la CENI. On sera obligé de reprendre la rue, et il faut que vous soyez prêts, parce qu’on ne va plus accepter. C'est le ministre de l'administration du territoire qui l'a écrit sans en informer les partis politiques. Il n'y a aucun dialogue. La logique aurait voulu qu'on informe les partis politiques. S'ils n'ont pas d'égard envers nous, c'est qu'ils n'ont pas d'égard envers eux-mêmes. Parce que si on veut aller à des élections apaisées et transparentes, on sait quelle est la procédure à suivre.

Mr Bakary Fofana refuse de publier le rapport de Waymark parce qu'il n’est pas fiable. En ce qui nous concerne, nous avons dit que quel que soit les conclusions du rapport de l’OIF, dans tous les cas, nous n’accepterons pas Waymarck, nous voulons d’un autre opérateur choisi dans la transparence.

"L'ONU se dit prête à nous trouver un opérateur de saisie en un mois"

Si comme Elhadj- le professeur Alpha Condé dit qu'il ne veut pas de Waymarck sans nous donner les raisons, à la limite, on peut concéder qu'on fasse un autre choix. Les nations unies ont dit qu'elles ont des procédures d'urgence. Que si on leur demande, elles peuvent trouver en un mois un opérateur fiable sur des listes sélectionnées. Mais ils ne le veulent pas. Et comme l'a dit Jean Marc Telliano, le Pr Alpha Condé le sait que si les élections sont transparentes, il ne va pas retrouver ses 18 pour cent, parce que le ras-le-bol est général.

Donc, que ceux qui considèrent que l’organisation des manifestations pacifiques autorisées par la constitution sont des provocations ou des sources d’affrontements, qu'ils se lèvent pour demander au gouvernement et à la CENI de respecter les règles et les procédures. Nous avons dit à Gueckédou parce que chaque fois que nous rencontrons les religieux et les coordinations, ils nous parlent de paix. Nous avons répondu que la paix n’est pas chère, mais elle a un prix, c’est la justice, le respect de la loi, le respect des droits des autres. C'est aussi simple.

"Nous n'allons pas nous laisser nous faire. Soyez prêts"

Dès que l'Etat, qui dispose de la force, de la gendarmerie, de la police, de la justice s'attache à respecter la loi et à faire respecter la loi, mais il y aura la paix du cœur et la paix sociale. Eux, ils veulent créer les violences, en violant le droit des autres, en méprisant autrui, en les réduisant au néant. Sinon, comment voulez-vous que la CENI se comporte de cette façon ?Nous n'allons pas nous laisser nous faire. Soyez prêts. Partout où nous sommes passés, il faut qu'ils soient prêts pour organiser des manifestations pour demander le départ de Waymarck, le vote des guinéens de l'étranger et la réunion de toutes les conditions d'une élection libre et transparente.

Maintenant, s'ils ne veulent pas faire cela, et comme ils ne le veulent pas, c'est légal pour les partis politiques d'organiser des manifestations pacifiques. Je l'ai dit aux religieux, à Gueckédou et au Foutah de ne pas se faire instrumentaliser par les préfets. Chaque fois qu'on annonce une marche, les préfets viennent vers les religieux pour dire de raisonner les enfants et les politiques. Je leur ai dit que nous ne faisons rien d'illégal, que la marche pacifique est autorisée. Il s'agit d'attirer l'attention de la communauté internationale sur des frustrations et l'arbitraire. Etes-vous prêts ? (Oui, a répondu l'assistance). Alors, soyez prêts !

Nous sommes honorés par la présence de mes collègues de l'opposition. Nous exprimons notre gratitude à leur égard. Je tiens également à saluer la mobilisation de mes militants. Notre mission à Gueckédou visait à apporter notre soutien et notre solidarité aux populations locales à la suite des violences enregistrées dans cette ville ces dernières semaines. Nous étions d'autant plus touchés que Gueckédou est une cité cosmopolite, hospitalière et généreuse, qui a accueilli beaucoup de guinéens venant de tous les horizons, sans distinction.

Cellou Dalein Diallo rend hommage à Gueckédou

Cependant, au lendemain des guerres civiles survenues dans les pays voisins, au Libéria et en Sierra Leone, Gueckédou a accueilli plusieurs ressortissants de ces pays. Ils ont partagé l'abri ensemble. J'étais ministre de la République à l'époque. Gueckédou a accueilli des centaines et des centaines de réfugiés sans contrepartie. Nous n'avions même pas demandé l'aide de la communauté internationale. La plupart des refugiés vivaient non pas dans les camps mais dans les maisons. La Guinée fut fière de Gueckédou et de la région forestière toute entière.

Mais aujourd'hui, Gueckédou continue de subir des violences mais avant celles d'aujourd'hui, il y a eu les incursions rebelles. Les rebelles ont pris le contrôle de la ville. Ils ont tué des hommes et des femmes. Ils ont tué des imams, détruit des églises et des mosquées. Nous étions là au gouvernement. Yendè Millimou a été occupée.

Malheureusement, les projets de reconstruction de la ville n'ont pas pu être menés jusqu'à présent. Aujourd'hui, les populations souffrent par les préjudices causés par ces violences venues de l'extérieur. C'est inacceptable que des guinéens suscitent des violences contre ces populations martyres de Gueckédou. Donc, Gueckédou mérite la visite de notre délégation.

Nous étions allés exprimer notre solidarité, notre compassion et notre soutien aux victimes des violences. Et souvent des violences de l'Etat. Nous avons rendu visite aux coordinations régionales et religieuses. Nous les avons invités à assumer leur responsabilité, à interpeller le pouvoir pour qu'il respecte la loi, qu'il fasse respecter les lois et qu'il protège les populations. Le premier droit de l'homme, c'est le droit à la vie. Le pouvoir a la mission de protéger la vie des citoyens, et non ôter leur vie. A l'UFDG, on sait que cela signifie parce qu'on a perdu 14 personnes assassinées par les forces de l'ordre. Pas d'enquête, aucune réaction officielle.

Cellou Dalein Diallo rend hommage à Mgr Robert Sarah

Je remercie mes collègues pour m'avoir désigné comme chef de la délégation et porte-parole de notre équipe. Je sais de quoi souffrent les populations de Gueckédou. Nous avons accompli cette mission. Nous sommes très contents. Nous avons rencontré les parents des proches tués pour leur présenter nos condoléances, les encourager à continuer malgré tout à résister la violence. Mais nous avons surtout adressé un message fort aux confessions religieuses qui a fourni à notre pays une éminente personnalité, qui a toujours eu le courage et l'honnêteté intellectuelle d'interpeller tous les gouvernants, de la première à la deuxième république, Mgr Robert Sarah. Nous leur avons demandé de s'inspirer de l'attitude et du comportement de Mgr Sarah. Aujourd'hui, s'il y a un guinéen qui fait l'unanimité au sein de ses compatriotes, c'est bien lui. Parce que nous avons un déficit fort d'homme de bonne moralité, d'honnêteté intellectuelle et de courage qui ose dénoncer les dérives des puissants.

Nous sommes devenus très forts en Guinée pour chercher les faveurs des chefs, de nous dérober à nos responsabilités, de refuser d'interpeller les chefs de respecter les lois de la république, de protéger les droits humains. Nous avons délivré ce message en votre nom. Lorsqu'une partie de la Guinée est victime de la violence et de l'arbitraire, c'est notre devoir d'y aller pour marquer notre solidarité, parce que c'est une partie de nous-mêmes qui est touchée. Et nous avons profité pour interpeller les sages. Nous lançons un message aux sages, aux imams, à la société civile, pour qu'ils assument leur responsabilité car nous sommes en danger.

Cellou Dalein Diallo fait le compte-rendu de sa mission

Un autre volet, je voudrais dire que la mission s'est très bien déroulée. Il y avait une forte tentative d'intimidation, bien entendu, parce que l'escorte n'avait rien à envier à celle d'Alpha Condé lorsqu'il voyage à l'étranger. Sauf qu'il n'y avait pas d'hélicoptère. La mission s'est bien passée. Il y avait plus de gendarmes que les membres de la délégation. Mais je dois dire qu'ils n'ont pas été violents. Ils étaient là présents. Ils filmaient, ils enregistraient même. Dans l'ensemble, nous avons pu aller là où nous voulions, sauf à un seul endroit. Une des victimes est le fils d'un activiste du RPG-Arc-en-ciel. C'était inscrit dans le programme de notre visite, sans tenir compte des sensibilités politiques ou ethniques. Notre mission était purement sociale et humanitaire. Mais Mr Soumahoro a dit qu'il ne veut pas recevoir l'opposition guinéenne, qu'il n'a pas besoin de notre assistance, ni de notre compassion. Il dit qu'il ne souhaite pas nous voir. Etant RPG dans l'âme, il a dit qu'il ne souhaite pas nous recevoir. Là, on n'a pas pu aller mais on a pu aller chez les autres victimes. Tout s'est très bien passé.

Je voudrais exprimer notre gratitude à Mr Jean Marc Telliano. Il nous a hébergés tous chez lui. Et croyez-moi, nous n'étions pas serrés. Et nous avions bénéficié de la chaleur et de l'hospitalité de sa famille et de son épouse. Nous n'avons manqué de rien. C'était vraiment confortable.
Pour terminer, je rends hommage à la presse guinéenne, qui apporte une contribution remarquable au combat que nous sommes en train de mener. Vous étiez présents chez Lansana Kouyaté. Vous êtes présents à toutes nos manifestations et vous organisez des débats pour la manifestation de la vérité. Je le dis, au nom de tous les partis politiques. Nous vous félicitons.

Propos recueillis par Abdoulaye Bah pour Guinéenews
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