Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

Mali: Le Drian confirme la prise de l'aéroport de Gao!

Mali: Le Drian confirme la prise de l'aéroport de Gao
26 janvier 2013 à 13:10 (Mis à jour: 13:27)
Photo de l'aéroport de Gao prise le 7 août 2012.
Photo de l'aéroport de Gao prise le 7 août 2012. (Photo Romaric Ollo Hien. AFP)

ARTICLE + CARTE Située à 1200 kilomètres de la capitale Bamako, la ville est l'un des fiefs islamistes.

Des soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l’aéroport de Gao, un des principaux bations des islamistes dans le Nord du Mali dont un groupe a annoncé au même moment vouloir «négocier la libération» d’un otage français.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé samedi que «les forces françaises avaient saisi la zone de l’aéroport et le pont de Gao, au nord-est du Mali». Dans un communiqué du ministère de la Défense, M. Le Drian ajoute que «3.700 militaires français sont aujourd’hui engagés dans l’opération Serval dont 2.500 sur le territoire malien», son entourage précisant que «les combats continuaient» à Gao où «les tensions restent vives».

Parallèlement, une colonne de soldats et blindés tchadiens stationnés au Niger a quitté Niamey pour se diriger vers Ouallam, près de la frontière avec le Mali, où est déjà cantonné un contingent nigérien. Tchadiens et Nigériens sont censés rejoindre Gao, à moins de trois heures de route de la frontière.

Après avoir repris trois localités dans le centre et l’ouest du Mali, les militaires français et maliens se sont lancés depuis vendredi dans la reconquête du Nord, occupé par les groupes islamistes depuis plus de neuf mois, se dirigeant vers les métropoles de Gao et Tombouctou.

«Les forces maliennes et françaises sécurisent l’aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des forces malienne et française», a déclaré une source de sécurité malienne à l’AFP.

Ces informations ont été confirmées par le ministère français de la Défense.

L’aéroport se situe à environ 6 km à l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à l’entrée sud de Gao, une des trois principales villes du Nord du Mali, située à 1.200 km au nord-est de Bamako.

La source de sécurité n’a pas fait état de combat et n’a pas précisé si Gao proprement dite restait contrôlée par des groupes armés. D’autres sources ont indiqué que la plus grande partie des combattants islamistes avaient évacué la ville ces derniers jours, remontant vers l’extrême-nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes françaises.

Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui visaient «des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes», selon Paris.

Gao est un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce groupe a annoncé samedi matin à l’AFP qu’il était prêt à «négocier la libération» de l’otage français qu’il détient depuis deux mois.

«Le Mujao est prêt à négocier la libération de l’otage Gilberto», a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali.

«Nous voulons négocier»

Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l’intervention militaire française, le porte-parole a simplement répondu: «Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre», sans autre précision.

Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l’annonce d’une scission au sein d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.

La France s’est engagée depuis le 11  janvier, au côté de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-ups et leurs bases arrière, afin d’empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako.

Les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens, qui ont également, pour la première fois, repris vendredi le contrôle d’une localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako et à quelques 200 km de Gao.

Une autre colonne progresse vers Léré, plus à l’ouest, avec pour objectif la ville-phare de l’islam en Afrique, Tombouctou.

Les islamistes ont riposté en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, paralysant une des deux routes que pourraient emprunter des soldats tchadiens et nigériens venus du Niger

Samedi, des sources concordantes ont fait état, au moment même de l’annonce de la prise de contrôle de l’aéroport de Gao par les soldats français et maliens, du mouvement en direction du Mali d’un important convoi de militaires tchadiens stationnés au Niger.

«Ils étaient très nombreux, ils avaient des chars, des 4x4 surmontés de mitrailleuses», a indiqué une source de sécurité nigérienne.

Quelque 500 soldats tchadiens ont été récemment convoyés au Niger, sur les 2.000 promis par N’Djamena. Le contingent nigérien basé à Ouallam compte 500 militaires.

L’accélération de la progression des forces françaises et maliennes survient alors que des témoignages font état d’une situation humanitaire de plus en plus difficile dans les grandes villes du Nord. A Gao, la situation humanitaire se dégrade, selon l’ONG Action contre la faim (ACF), qui évoque «des cas de malnutrition aiguë».

La situation est également critique à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako), selon des habitants qui indiquent être privés d’eau et d'électricité depuis trois jours.

De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains se sont réunis samedi en urgence à Abidjan, alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a décidé vendredi soir d’augmenter les effectifs de la force africaine au Mali.

Cette réunion est destinée à assurer «la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali» (Misma), a déclaré à l’ouverture le général Soumaïla Bakayoko, le patron de l’armée ivoirienne.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévoyait de fournir 4.000 hommes, dont moins d’un millier sont arrivés au Mali. Le Tchad, non membre de la Cédéao, a promis 2.000 hommes, dont une partie est déjà présente au Niger.

 

(AFP)

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article