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Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

Les armées africaines, obstacle à la démocratie ?

Les armées africaines, obstacle à la démocratie ? 18 avril En mars dernier, le président malien Amadou Toumani Touré était victime d’un coup d’Etat. Quelques semaines plus tard, c’est en Guinée-Bissau que l’armée prenait le pouvoir. Entre 2008 et 2012, une vague de coups d’Etat militaires a touché l’Afrique, fragilisant les institutions civiles et politiques en Mauritanie, au Niger ou encore à Madagascar. Fort de ce constat, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) s’interroge sur un possible retour à la « règle militaire » sur un continent en perpétuelle transition démocratique. Les armées africaines sont omniprésentes dans la vie politique. De nombreux exemples illustrent cet état de fait. Si bien que, même si l’étude du CESA met en avant les avancées significatives réalisées par les pays africains, il semble que l’armée reste encore le « chainon manquant » pour une transition totale vers la démocratie. Par son ingérence régulière, l’armée entrave les réformes politiques et économiques des pays. En Ouganda, elle choisit dix de ses membres qui deviendront députés. Au Rwanda, elle influe directement sur le commerce des produits agricoles. De telles pratiques nuisent à la productivité, comme le prouvent les différentes études menées sur le sujet. La plupart des Etats contrôlés par l’armée ont des résultats économiques très médiocres. Pour les chercheurs du CESA, ce constat s’explique par la rigueur hiérarchique des décisions prises, qui ne laisse aucune place à la discussion et au débat. Lorsque qu’elle ne prend pas directement ou officiellement le pouvoir, l’armée peut également devenir l’organe répressif des gouvernements. Le CESA parle de « coup d’Etat démocratique rampant », ce qui désigne l’émergence à la tête des pays de personnalités, souvent anciens militaires, ayant le soutien sans faille de l’armée. Dans ce cas, l’organe militaire perd sa fonction constitutionnelle de protecteur des citoyens et devient une force sécuritaire quasi privée qui protège un système dont elle tire bénéfice. Pour les spécialistes de l’Afrique, les facteurs explicatifs sont en partie historiques. Le rôle actuel de l’armée serait un héritage colonial. Les forces de sécurité autochtones et qui ont par la suite pris le titre d’armée nationale, constituées par les administrations coloniales, avaient pour objectif de protéger les administrations et les ressources stratégiques, ainsi que de réprimer les velléités indépendantistes autochtones. Ce statut parfois flou de l’armée, protégeant davantage les régimes que les Etats, se double également de problèmes de corruption élevée aux différents niveaux de commandement. Sources : Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique, Le Nouvel Observateur, Le Figaro affaires-stratégiques.info
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