La contraception sauve plus de 250 000 vies chaque année!

La contraception sauve plus de 250 000 vies chaque année 10 juillet 2012 à 13:06 Une plaquette de pillules contraceptives (Photo Mychele Daniau. AFP) Par KIM HULLOT-GUIOT Avec AFP 250 000. C’est le nombre de femmes dont la vie serait sauvée chaque année dans le monde, parce qu’elles utilisent un moyen de contraception. Cela représente 40% du nombre total de morts maternelles. Et 100 000 femmes supplémentaires pourraient être sauvées si elles aussi avaient un contraceptif adéquat. A la veille d’un sommet sur le planning familial à Londres, la revue médicale The Lancet publie, dans un numéro spécial, deux études, en ce sens. «Si toutes les femmes qui le souhaitent avaient accès à la contraception dans les pays en développement, le nombre de décès maternels pourrait baisser de 30%», affirme la première étude, «Contraception et santé», dirigée par le professeur John Cleland, de l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. 355 000 décès par an, faute de contraception En Afrique subsaharienne, 22% des femmes actives sexuellement disposent d’un moyen de contraception (contre 75% dans les pays riches). Résultat, selon la deuxième étude, «Décès maternels évités par l’utilisation des contraceptifs: une analyse de 172 pays», ce sont 355 000 femmes qui ont perdu la vie en 2008, à la suite de grossesses et d’accouchements laborieux, ou d’avortements dangereux. A contrario, dans les pays en développement où l’usage des contraceptifs a progressé, la mortalité maternelle a chuté de 40% en vingt ans. Dans la seconde étude, le docteur Saifuddin Ahmed évalue le nombre de vie «sauvables» à plus de 100 000 par an, soit une réduction possible de 29% des morts maternelles. Eviter aussi les complications périnatales Mais ce n’est pas que la vie des femmes qui bénéficient d’un usage répandu de moyens de contraception. Réduire le nombre de grossesses non désirées, notamment lorsqu’elles surviennent rapidement après la naissance d’un enfant, permet d’éviter des situations de naissance prématurée. Selon le professeur John Cleland, allonger l’intervalle entre deux grossesses et réduire le nombre de grossesses à risques permettraient d’augmenter les chances de survie des nourrissons. «Le risque de prématurité et de petit poids à la naissance double quand la conception intervient moins de six mois après une naissance tandis que les enfants nés moins de deux ans après leur aîné ont 60% de risques supplémentaires de mourir pendant l’enfance que ceux nés plus de deux ans après», explique-t-il. Faute de quoi, trois millions de nouveau-nés meurent chaque année des complications lors de la grossesse ou de l'accouchement, selon l'étude, majoritairement dans les pays riches.