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Le blog de Aboubacar Fofana

Il s'agit d'un blog qui s'intéresse au devenir du continent Africain. D'où la prospective avant la proposition.

Banque mondiale: l’Afrique du Sud se rebiffe!

« Mali: «Improbable radicalisation de la rébellion touarègue» Banque mondiale: l’Afrique du Sud se rebiffe L'Auteur Sabine Cessou Topics Ngozi Okonjo-Iweala, candidate à la présidence de la Banque mondiale. World Economic Forum pour Flickr CC. Le nouveau président de la Banque mondiale ne sera pas une Africaine. Pour la première fois, pourtant, il y avait consensus en Afrique pour pousser un challenger issu du continent, et tout changer  à la traditionnelle nomination d’un président américain à la tête de l’influente institution. Même l’Afrique du Sud, grande rivale du Nigéria sur la scène internationale, s’était ralliée derrière la candidature de Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des Finances du  Nigéria et ancienne numéro deux de la Banque mondiale. «Vous savez, cette nomination ne repose pas vraiment sur le mérite», s’est contentée de commenter la perdante, le 16 avril, à l’annonce de la nomination d’un Américain d’origine coréenne. C’est  Jim Yong-kim, 52 ans, qui prend la tête de la puissante institution pour cinq ans. Président de l’université américaine de Dartmouth, médecin et anthropologue, Jim Yong-kim succède à un autre Américain, Robert Zoellick, dont le mandat s’achève le 30 juin prochain. Sa nomination par le président Barack Obama représente deux concessions importantes: outre son origine non caucasienne, Jim Yong-kim présente un profil atypique pour le poste qu’il va occuper. Spécialiste de la santé publique, ancien directeur du Département VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il n’est pas un financier ni un politique. Il devrait faire la part belle à la santé, mais aussi, espère-t-on, à la société civile. Il n’empêche. Le mode de désignation du patron de la Banque mondiale est de plus en plus contesté, au moins dans les coulisses, par les pays émergents. A leur création en 1944, les institutions de Bretton-Woods devaient financer la reconstruction de l’Europe et du Japon après la Seconde guerre mondiale. Depuis les années 1960, elles financent surtout les pays émergents et les plus pauvres. La moitié de l’aide de l’Assocation internationale de développement (Ida), l’une des branches de la Banque mondiale, va à des pays africains… Mais depuis 1944, une tradition inchangée veut que ce soit un Américain qui dirige «la Banque», comme on l’appelle, et un Européen le Fonds monétaire international (FMI), depuis leurs sièges respectifs à Washington. L’ancienne ministre des Finances française Christine Lagarde a ainsi succédé à Dominique Strauss-Kahn après sa retentissante fin de carrière au FMI, pour cause de «relation inappropriée», selon ses dires, avec une femme de chambre guinéenne. L’Afrique du Sud avait bien tenté de faire campagne pour voir son ancien ministre des Finances Trevor Manuel accéder aux manettes du FMI, sans grand succès. A la veille de la nomination de Jim Yong-kim, Pravin Gordhan l’actuel ministre des Finances sud-africain, a exprimé «de sérieuses inquiétudes quant au niveau de transparence» du processus de sélection, en principe ouvert et basé sur le mérite. A la dernière minute, un autre candidat de l’hémisphère sud, le Colombien José Antonio Ocampo, a retiré sa candidature… Pravin Gordhan, l’un des rares dans l’hémisphère Sud à s’exprimer publiquement sur le sujet, ministre d’un pays émergent qui ne dépend pas des plans d’ajustement structurel ni des facilités de crédits du FMI, aurait aimé voir la Banque mondiale «améliorer sa légitimité». Kusini Dlamini, un expert sud-africain de l’Institut sud-africain des relations internationales (SAIIR), estime pour sa part que si la Banque mondiale ne se réforme pas, «elle va perdre toute pertinence». L’Afrique du Sud, quant à elle, ne manque pas d’impertinence.
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