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Société - Affaire 13 milliards : le tribunal ordonne la comparution du ministre Kerfalla Yansané | | |
Sur sollicitation de toutes les parties, le tribunal de première instance de Kaloum a ordonné mardi la comparution du ministre de l’économie et des finances, Kerfalla Yansané, dans l’affaire dite de 13 milliards de francs guinéens qui est en phase de jugement depuis lundi.
Ce mardi, au terme de deux jours d’audience, le tribunal a renvoyé l’affaire au 21 janvier pour la suite des débats et la comparution éventuelle du ministre Yansané.
Les avocats de la défense estimant qu’on a laissé les vrais auteurs de la tentative de détournement pour s’attaquer à des pauvres cadres, ont été les premiers à exiger la comparution de M. Yansané. La suite des débats révélera la nécessité de cette comparution. En approuvant cette demande de la défense, le représentant du ministère public estime que seul le ministre des finances pourra confirmer ou infirmer l’authenticité des écritures incriminées.
En attendant cette comparution, les deux autres prévenus qui ont comparu ce mardi ont nié à leur tour, l’infraction de faux en écritures publiques et authentiques et celle de complicité de détournement de deniers publics.
Dans sa version des faits, le payeur central du Trésor public, Ousmane Camara, a indiqué qu’il n’a pas un grand rôle à jouer dans le processus de décaissement des fonds. « Je ne suis qu’un simple viseur. Je vois si la signature sur la lettre de transmission est authentique. Si cette signature est juste, je signe l’ordre de virement qui est destiné à la Banque centrale », a dit Ousmane Camara qui a réussi à prouver son innocence aux yeux de l’auditoire par ses explications claires et précises – il reste maintenant à savoir si le tribunal a été convaincu.
Reproché d’avoir signé des ordres de virement non authentiques, le prévenu a d’ailleurs révélé que c’est grâce à lui que les écritures incriminées dans ce dossier ont été annulées. Une révélation approuvée par son poursuiveur (le représentant du ministère public) qui a reconnu qu’à l’enquête préliminaire, feue Madame Boiro avait déclaré ce mérite de monsieur Camara. Plus loin, le prévenu dira qu’il a été une confidence de l’ancienne directrice du Trésor public.
Comme ses prédécesseurs, El Hadj Balla Moussa Mara, directeur adjoint de l’agence principale de la Banque centrale, a réfuté lui aussi les chefs d’accusation qui pèsent contre lui. « Je n’ai servi que d’intermédiaire entre la haute autorité et les agents du service technique…Mon erreur c’est d’avoir exécuté l’ordre reçu », s’est défendu en substance M. Mara. En tant que gardien de l’argent d’autrui (banquier) Balla Moussa soutient qu’il ne pouvait refuser un ordre de cet autrui (le Trésor public), surtout que c’était sur des bases juridiques – l’ordre de virement qui était dument signé du payeur central.
Le directeur adjoint a tenu à préciser qu’au niveau de la Banque centrale, c’est l’ordre de virement qui est exécuté, et non la lettre de transmission. Or, l’ordre de virement est signé du payeur central contrairement à la lettre de transmission qui serait signée du ministre de l’Economie et des Finances.
S’agissant de la lettre de transmission, l’assistant comptable à la paierie centrale, Mohamed Fofana a soutenu lundi qu’elle était dûment signée de Kerfalla Yansané. Raison pour laquelle il l’avait d’ailleurs transmise à son chef hiérarchique, Ousmane Camara. « J’ai travaillé avec ce ministre durant neuf (9) ans. Je connais bien sa signature », a martelé Fofana.
A suivre...
Tokpanan Doré
Conakry, Guinée